Philosophes des Lumières

Un exposé sur les philosophes des Lumières en France : leurs combats respectifs dans les domaines social, politique et religieux et les genres littéraires mis en œuvre.


Leurs combats

Pour résumer la philosophie des Lumières, on peut dire qu'elle repose sur les valeurs de liberté, de tolérance et de justice. Ce mouvement de la pensée du XVIIIe siècle trouve ses racines dans la raison et les sciences. Les principes ne doivent pas être établis sur des a priori mais être issus d'une démarche utilisant les méthodes scientifiques. Les philosophes des Lumières se donnaient donc pour but d'éclairer, d'où leur nom, l'esprit humain et la pensée de leurs contemporains par la raison, au détriment de l'imagination, du ressenti et des croyances.
Des recherches récentes, comme celles du Pr. Xavier Martin montrent toutefois leur conception matérialiste de l'homme, dépourvu d'âme. Une partie de leurs écrits révèlent des considérations misogynes et racistes qui sous-humanisent voire animalisent une part conséquente de l'humanité.

Domaine social

Dans le domaine social, à travers leurs voyages et leurs relations, les philosophes découvrent des manières de vivre et des modèles sociaux différents (ex : voyages de Voltaire et Montesquieu en Grande Bretagne où règne une monarchie constitutionnelle, correspondances de Denis Diderot avec Catherine II de Russie). Dans ce domaine, le but des philosophes est principalement le bonheur de l'homme, qui nécessite le progrès, par la lutte contre le fanatisme et l'ignorance.
Les philosophes des Lumières veulent effacer les discriminations et les inégalités pour une justice plus équitable et dénoncent les privilèges de la noblesse. Une valeur importante est donc le respect de la personne humaine. Issus pour la plupart de la haute bourgeoisie ou de la noblesse, ils sont favorables à la liberté de commerce pour améliorer la production agricole et l'économie.

Domaine politique

En politique, les philosophes dénoncent le pouvoir absolu (par exemple les lettres de cachet grâce auxquelles le roi peut faire embastiller n'importe qui, même sans raison) et la monarchie quand elle est de droit divin (donc l'alliance Trône-Autel). Ils pensent que l'on doit gouverner « par la raison et en vue du bien public ».

Domaine religieux

Dans le domaine religieux, les philosophes critiquent les dogmes et les rites qui, selon eux, vont à l'encontre de la raison. Ils dénoncent le fanatisme et la prétention de la religion de tout expliquer. Ils prônent la tolérance religieuse. Ils stigmatisent également le pouvoir de l'Église et l'accusent de cautionner la guerre.

Leur conception de l'homme est radicalement matérialiste : ils considèrent que l'homme est, comme les autres animaux, une machine, certes complexe, mais dont tous les mécanismes finiront par être expliqués par la science. Ils nient ainsi que l'homme ait une âme. Cette critique de la religion est à l'origine de nombreuses citations de Voltaire, anti-juives, anti-chrétiennes et anti-musulmanes.

Conclusion

Les idées des Lumières et leur conception de l'homme et de la société ont inspiré les bourgeois cultivés qui ont mené la Révolution française. Les régimes politiques qui suivent la Révolution (monarchie constitutionnelle, république) sont issus de leurs réflexions. Ces idées ont permis l'abolition de la torture (par Louis XVI en 1780 et 1788) et une plus grande équité dans la société française puis, à terme, à l'abolition de l'esclavage (1848).

L'application violente des principes des Lumières ont également conduit au régime de la Terreur pendant lequel ont été commises des dizaines de milliers d'exécutions arbitraires, d'hommes, femmes et enfants qui ne partageaient pas l'idéal révolutionnaire. Leurs idées anti-religieuses ont mené à une tentative d’éradiquer l’Église et le christianisme dans son ensemble, au nom d'une conception matérialiste de l'homme.

Les genres littéraires utilisés

Les Lumières, pour faire passer leurs idées, ont utilisé tous les genres littéraires, en y ajoutant l'ironie la plupart du temps :

Les philosophes

Les principaux philosophes des Lumières qui ont écrit en langue française furent :

Biographie de Voltaire

Écrivain et philosophe français né 21 novembre 1694 à Paris ; décédé 30 mai 1778 à Paris.

De son vrai nom François-Marie Arouet, il voyage en Grande Bretagne et s'engage, par ses écrits et ses implications judiciaires, au service de la liberté de penser, de la justice et de l'égalité. Il est cependant controversé en raison de son mépris pour le peuple et plusieurs écrits racistes.

Biographie de Montesquieu

Philosophe, écrivain, penseur politique français né 18 janvier 1689 à La Brède (Gironde) ; décédé 10 février 1755 à Paris.

De son vrai nom Charles-Louis de Secondat, il s'est intéressé aux sciences et à l'étude de la société. Après un voyage en Grande Bretagne, où il observe la monarchie constitutionnelle, il écrit plusieurs ouvrages sur l'organisation politique et sociale des États et sur la séparation des pouvoirs.

Biographie de Denis Diderot

Écrivain, philosophe et encyclopédiste français né 5 octobre 1713 à Langres (Haute-Marne) ; décédé 31 juillet 1784 à Paris.

D'abord destiné à devenir prêtre, Diderot étudie la philosophie et la théologie à la Sorbonne. Il consacre vingt ans de sa vie à la rédaction de l'Encyclopédie. Ami de l'impératrice Catherine II de Russie, il a voyagé jusqu'à Saint-Pétersbourg, en passant par l'Allemagne et la Pologne, pour la rencontrer.

Biographie de Jean-Jacques Rousseau

Philosophe, écrivain, musicien et botaniste genevois né 28 juin 1712 à Genève (Suisse) ; décédé 2 juillet 1778 à Ermenonville.

Né à Genève, Rousseau a beaucoup voyagé, notamment en France et en Grande Bretagne. Il a travaillé sur des sujets très divers, de la musique à la botanique, mais surtout sur l'homme, la société ainsi que sur l'éducation. Ses idées ont considérablement influencé la révolution française.

Biographie de D'Alembert

Mathématicien, philosophe et encyclopédiste français né 16 novembre 1717 à Paris ; décédé 29 octobre 1783 à Paris.

Enfant abandonné, il recevra le nom de Jean le Rond qu'il remplacera lui-même par Daremberg puis D'Alembert. Ses premiers travaux portent sur les mathématiques, l'astronomie et la physique. Après sa rencontre avec Diderot, il s'impliquera considérablement dans la rédaction de l'Encyclopédie et sera élu à l'Académie française.

Et aussi :

Voltaire et Rousseau reposent maintenant au Panthéon, à Paris.

[Cliquez pour agrandir : 44 Kio] Paris - Le Panthéon, de nuit. [Cliquez pour agrandir : 78 Kio] Paris - Le Panthéon, de loin. [Cliquez pour agrandir : 78 Kio] Paris - Le Panthéon : vue générale.

À l'étranger, on peut citer notamment John Locke, David Hume et Adam Smith en Grande Bretagne, Emmanuel Kant et Gotthold Ephraim Lessing en Allemagne.

[Cliquez pour agrandir : 71 Kio] Autriche : Vienne - La place Lessing : la statue du philosophe.

Anecdote

La célèbre citation de Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez le dire. » est en fait apocryphe : elle est issue du livre The Friends of Voltaire d'Evelyn Beatrice Hall (1906) et où elle est placée improprement entre guillemets.


Cette page en français a été créée par Peter à partir de sources multiples et d'un exposé scolaire, 15 décembre 2003 et modifiée pour la dernière fois 12 septembre 2021. Son avancement est noté 2/3.